Le monde a connu des maladies. Nos anciens ont vécu des épidémies. Des pandémies ont menacé l’humanité. Mais le Coronavirus est plus qu’un virus qui tue des milliers de personnes, toute couche sociale confondue. Il reste la maladie qui menace au XXIème siècle les pays les plus riches, les plus développés plus que ceux supposés comme en voie de développement.
Le coronavirus bouleverse et bouleversera davantage « l’ordre établi ». Le temps du bilan viendra mais dès à présent on peut supposer que les adeptes de la mondialisation resteront les plus perdants. La mondialisation deviendra et demeurera un mythe et aucune grande puissance ne la concevra telle que perçue jusqu’à la veille du Coronavirus. Les antimondialistes peuvent commencer à faire la fête.
Les mondialistes fondaient leur argument sur le fait qu’un pays ne peut pas tout produire. Chaque pays doit faire des choix de production, et accepter le fait que la production de certains produits par d’autres ou dans d’autres pays peut lui être bénéfique. Beaucoup de pays européens, par exemple, ne sont pas obligés de cultiver la banane sachant que l’importer de Cote d’Ivoire leur reviendrait moins chère. Par ailleurs, les grandes industries (des grandes puissances) s’appuyaient sur la mondialisation pour délocaliser leurs entreprises. L’Afrique est devenue l’Eldorado pour les délocalisations de sociétés françaises. Selon une étude réalisée par l’INSEE(France) et publiée en 2013, 4,2% des sociétés marchandes non-financières de 50 salariés implantées en France ont délocalisé des activités. Elles seraient près de 10% 10 ans après. Des grands groupes comme AXA, Capgemini et BNP Paribas ont été parmi les premières à délocaliser leurs activités en Afrique.
L’Afrique n’est pas la seule terre de délocalisation. La Chine et l’Inde accueillent également de nombreuses entreprises européennes et américaines.
Aujourd’hui, avec le Coronavirus l’esprit de mondialisation est menacé et cela pour une raison principale.
En effet, la fermeture des frontières pour cause de coronavirus invite chaque pays à prendre conscience qu’on ne peut pas compter sur l’autre. Chaque pays doit s’autosuffir surtout en alimentation (autosuffisance alimentaire). Que deviendront les Comoriens si nos frontières avec la France, la Tanzanie, Madagascar, la Chine sont fermées pour cause de coronavirus sachant qu’on importe presque tout : riz, farine, huile, manioc, lait, médicaments, masque, gel hydro alcoolique, …etc.
Les usines qui appliquent la délocalisation vivent déjà les méfaits de la mondialisation, les contraignant de chercher à se relocaliser.
Un pays comme la France manque déjà de produits- et pourtant faciles à fabriquer- comme les gels hydroalcooliques ou des masques dans une période comme celle-ci pour la simple raison que ces produits étaient fabriqués hors de France, parfois avec des sociétés françaises.
Au-delà de cette victoire des antimondialistes, un appel à une prise de conscience s’effectue au niveau des pro ou anti « immigrations ».
Aujourd’hui, dans les pays dits en voie de développement beaucoup de voix s’élèvent pour la fermeture des frontières. Ils ne veulent pas que les occidentaux et les Chinois apportent le Coronavirus chez eux, disent-ils. Ceux-là mêmes qui accusaient et insultaient les leaders occidentaux dans tous les états pour n’avoir pas rendu la mondialisation effective à travers la circulation des hommes et des biens, ils sont les premiers à inviter les habitants de ces pays à rester chez eux. Certes la roue tourne, mais chacun a sa maladie. Ceux qui accusaient les Africains et les Maghrébins de vouloir leur apporter des maladies sociales telle que la pauvreté, le chômage, la délinquance, les violences, sont aujourd’hui accusés de vouloir apporter le coronavirus en Afrique et au Maghreb. Dans l’avenir, la mondialisation sera définie comme un pays monde, et non comme un monde-village : chaque pays son monde.