Aujourd’hui, 03 juin 2025n la famille MHOMA, la ville de M’vouni, et toute la nation sont plongées dans une immense tristesse suite au décès d’Ibrahima MHOMA. Ce cousin, ami, mentor et patriote d’une rare envergure, constituait le point d’intersection de tous les membres de notre famille. Peu importe où chacun se trouvait dans le monde, il était le lien qui unissait tous les siens par son soutien moral et financier. Chaque membre de notre famille savait qu’il pouvait compter sur lui, qu’il s’agisse d’une aide matérielle ou d’un simple conseil, Ibrahima était toujours là pour chacun de nous.
Ibrahima MHOMA s’est battu sans relâche pour que chaque membre de sa famille acquière une autonomie intellectuelle et financière. Et c’est un pari réussi : aujourd’hui, aucun membre de notre famille ne tend la main, tous sont indépendants, et tous ses enfants, six au total, sont titulaires d’un Master 2. Bien qu’Ibrahima n’ait pas fréquenté les bancs de l’université, son savoir était immense, et son éloquence, tant en arabe qu’en français, faisait de lui une référence respectée, tant sur le plan intellectuel que spirituel. Il savait s’imposer et sa place était assurée parmi les plus grands intellectuels, qui le citaient souvent comme prédicateur et leader d’opinion.
D’un parcours fonctionnel impressionnant, Ibrahima a commencé comme officier d’état civil avant de devenir préfet du centre, puis conseiller politique du vice-président des Comores à deux reprises. Sa carrière publique et son charisme le conduisirent à se faire respecter par les figures politiques les plus importantes du pays, telles que Said Hassane SAID HACHIM, Idi Nadhoim, Mohamed Ali Soilihi, Mahamoud Mradabi et Mahamoud Soidik. Il était plus qu’un collaborateur pour eux ; il était leur enfant, leur disciple, et les enfants de ces grands hommes le considéraient comme leur père après la perte de leurs propres géniteurs.
Pour moi, personnellement, Ibrahima MHOMA n’était pas seulement un membre de ma famille, mais un véritable ami. Ses conseils étaient toujours objectifs et d’une grande sagesse, et sa bonne foi était incontestable. Son départ laisse un vide immense dans nos vies.
Aujourd’hui, la ville de M’vouni vit un deuil sans précédent. Des milliers de personnes ont commencé à venir de tous les coins de l’archipel s pour rendre un hommage vibrant à celui qu’on appelait affectueusement “Tonton Ibouroi”. Les visages des passants témoignent d’une profonde frustration et d’une tristesse partagée par toute une population.
Que la tombe de papa Nadjma soit un jardin parmi les jardins du paradis, et qu’Ibrahima MHOMA repose en paix, sachant qu’il laisse derrière lui un héritage d’amour, de dignité et d’accomplissements qui perdurera à travers les générations à venir.